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Club PMU à Ouagadougou : une école où se force la chance

A Ouagadougou, les clubs de pari mutuel urbain (PMU) ont longtemps été des points où se rendait le parieur pour juste effectuer son pari. De nos jours, en plus d’être des lieux de rencontre où naissent de nouvelles relations humaines, ces espaces disposent de commodités (bancs, tables) faisant d’eux des « écoles » où l’on apprend à forcer la chance.

 

 

Il est un peu plus de 8 heures au quartier Gounghin de Ouagadougou lorsque Mathurin s’apprête à prendre place sur le banc au club PMU’B en cette matinée de jeudi. Décontracté, le sourire aux lèvres, cet homme d’une quarantaine d’années semble se retrouver dans un milieu qui lui est familier. Echange de poignets de mains par ci, tape sur l’épaule par là, Mathurin fait le tour de la dizaine de parieurs arrivés en ces lieux avant lui. Il s’assoit et sort de sa poche le journal hippique du jour. Les conciliabules peuvent commencer. Objectif : s’accorder sur les chevaux en forme du moment. Mathurin est un habitué de cet endroit ; cela fait deux ans qu’il le fréquente. Pour lui comme pour la plupart des clients présents, ces séances font parties du programme de la journée. « Chaque matin, si le temps me le permet je viens ici où je retrouve des gens que je connais avec lesquels j’échange des informations sur la course du jour en espérant trouver la bonne combinaison et après je vaque à d’autres occupations », explique-t-il. Quant à Romain, fonctionnaire à la retraite c’est la passion du jeu qui l’amène à fréquenter le club. « Si je n’ai rien d’autre à faire le matin je viens ici et ceci me permet de discuter un peu avec les gens avant ou après le jeu », dit-il. Si à l’image de Mathurin et de Romain certains espèrent dénicher la combinaison gagnante au détour d’une discussion de groupe, d’autres par contre préfèrent se la jouer en solo. « Actuellement je n’ai pas le temps de vous répondre. Si vous voulez attendre que je finisse on verra », rétorque ce parieur la mine serrée avant de se replonger dans sa ‘’paperasse’’.

 

De la documentation propre au milieu

Pour le quarté de ce jour 16 concurrents sont en lice dans une course de haies pour la somme de 95000 euros soit environs 65 millions et demi de FCFA. Plus que deux heures avant l’arrêt des jeux et l’ambiance parfois détendue fait place à un air studieux quelques instants après. Du journal officiel aux productions locales et parfois étrangères, chaque document en rapport avec la course est scruté minutieusement. ‘’Pronostic défi’’, ‘’Mieux réussir aux courses’’, ‘’La joie’’, ‘’Le pivot’’ sont autant de dénominations des manuels au programme dans cette « école ». Sur la base des pronostics de ceux-ci, les ‘’passionnés de la chose’’ procèdent par rapprochements, élimination bref, rivalisent de connaissance dans des équations de probabilité dont ils sont seuls à maîtriser les règles. De Gounghin, cap sur le quartier Hamdalaye. Autre club, même ambiance de sérénité et mêmes supports didactiques. « Nous consultons ces documents et à partir de ce qu’ils proposent nous essayons chacun de faire ses calculs et tirer sa combinaison », explique le jeune Wendyam. Depuis huit ans qu’il joue au PMU, Wendyam dit n’avoir pas encore décroché un gros lot mais garde espoir que cela ne saurait durer. « Je n’ai eu pour le moment que des gains allant de vingt à quarante mille francs depuis que je joue mais je ne perds pas espoir », confie-t-il.

 

Voro Korahiré

Source: sidwaya



19/06/2013

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