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Le lièvre et l’hyène à la pêche

 

 

En réunissant leurs économies, le lièvre et l’hyène n’avaient pu acheter qu’une seule cann à pêche, aussi avaient-ils décidé de pêcher à tour de rôle et de se partager leurs prises.

 

 

 

A la fin du premier jour de pêche, ils n’avaient pris que deux poissons.

 

Le lièvre, malin, demanda à l’hyène:

 

«Veux-tu emporter tout de suite ta part, l’une de ces deux petites carpes, ou préfères-tu me la laisser aujourd’hui et recevoir part double demain?»

 

 

 

L’hyène, qui se croyait rusée, répondit:

 

«Garde tout cette fois-ci, et la prochaine fois tu me donneras toute la pêche.»

 

 

 

Le lendemain, ils prirent quatre carpes. Le lièvre dit à l’hyène:

 

«Comme il a été convenu, elles sont à toi, mais si tu me les donnes, je t’en promets le double pour demain. J’ai grand besoin de nourriture, car sans me prévenir, mes beaux-parents sont venus voir leur fille, c’est pourquoi je te propose un marché si avantageux.»

 

 

 

L’hyène accepta et l’accord dura une semaine entière, le lièvre ayant toujours un prétexte nouveau pour demander à garder toute la pêche. Enfin, un jour, l’hyène s’impatienta, et quoiqu’il n’y eût qu’une seule petite carpe, elle l’emporta.

 

 

 

Mais le lièvre avait déjà imaginé une ruse pour la tromper encore une fois. Il courut derrière les buissons qui bordent la piste et, rapide comme le vent, il dépassa l’hyène, s’étendit sur le sentier et fit le mort.

 

 

 

Bientôt l’hyène arriva. Quand elle vit le corps étendu et sans mouvement, elle pensa qu’il s’agissait d’une ruse et continua sa route sans s’arrêter.

 

 

 

Dès qu’elle fut loin, le lièvre se releva et fila, toujours sans être vu, se coucher à nouveau sur le passage de l’hyène.

 

 

 

En voyant un second lièvre mort, l’hyène réfléchit: certainement ce n’était pas une farce, si malin qu’il était, il ne pouvait pas être à deux endroits à la fois. C’était une épidémie soudaine qui avait frappé toute la tribu. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois. Les lièvre étaient des bêtes fragiles. En attendant elle allait se régaler. Elle avait eu tort de dédaigner le premier cadavre. Il lui fallait revenir sur ses pas manger d’abord l’un, ensuite l’autre, et quand elle serait rassasiée, elle en mettrait quelques morceaux de côté pour la famille.

 

 

 

L’hyène posa le poisson sur le bord du sentier et retourna à l’endroit où elle avait laissé le premier cadavre. Evidemment, elle ne trouva rien. Inquiète, elle soupçonna quelque nouvelle supercherie. Sans perdre une seconde, elle courut reprendre son poisson. Mais le lièvre, dès qu’il l’avait vue s’éloigner, s’était relevé, avait saisi la carpe et s’était enfui.

 

 

 

Et maintenant, il dînait joyeusement dans son gîte avec ses amis, en riant de la sottise de l’hyène.

 

 

 

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Emmanuel BASSI, Kouakou, Port-Gentil (Gabon)



22/11/2011
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