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Wendgouga Honorine ZOMA, Artiste Musicienne Burkinabè

Cette semaine, nous vous invitons à découvrir l’artiste Musicienne Nourat. C’est à la faveur de  "CASE SANGA" que Wengouda Honorine ZOMA, son nom à l'Etat civil, s'est véritablement révélé au public. C'est le début d'une passion, d'une carrière qui  ne s'arrêtera plus jusqu'en juin 2012 où elle a réalisé son tout premier album " DAARE". Notre invitée est titulaire d'une licence en anglais, un diplôme qui, si Dieu le permet lui permettra de faire carrière dans l'Enseignement secondaire. Pour l'instant, elle vit de la musique, des traductions et des compositions musicales en anglais. A l'instar des autres métiers, Nourat a reconnu qu'être femme dans la musique n'est pas facile "Quand j'ai commencé l'enregistrement de mon premier album les gens disaient que j'étais devenue droguée et voyou".
Mais au-delà de toutes ces difficultés, il y a quelque chose qui chiffonne cet artiste et la laisse perplexe … Voici en intégralité l'entretien qu'elle nous a accordé :

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Nourat : Je suis Mademoiselle Wendgouda Honorine ZOMA à l'état civil dite  Nourat. C’est en 2010 après ma licence en Anglais, que je suis entrée dans la musique.

 

J'ai participé au test de présélection pour le concours musical  "CASE SANGA"qui, malheureusement, n’a pas marché ; j'ai été classée deuxième après Aida DAO.
Comme je vous le disais,  mes parents étaient des musiciens, mon père était percussionniste et ma mère chantait  les jours  des  baptêmes et de funérailles. Malheureusement, je les ai tous perdu à l'âge de 7 ans. C'est véritablement "CASE SANGA" qui m'a révélé au public puisque c'était mon premier essai musical. Mon objectif en me présentant à " CASE SANGA" était surtout de me révéler au public. Dieu faisant bien les choses, j'ai pu rencontrer un producteur qui m'a permis de mettre sur le marché un album.

Art. : Malgré votre licence en anglais, vous avez préféré chanter. Voulez-vous dire que la musique vous rapporte mieux ?


Nourat : Pour le moment je vis de la musique. Mais je viens de déposer mes dossiers de candidature  au poste de professeur d'anglais; ce qui veut dire que mon diplôme m'est très utile. Bien plus, je le mets en valeur pour obtenir des traductions.

Art. : Quel est le regard de l'entourage par rapport à votre choix pour la musique?


Nourat : Une fois que tu es dans la musique, on te prend pour un voyou. Heureusement pour moi que l'entourage me sait instruite. Quand j'ai commencé l'enregistrement de mon album, tout a été dit à mon sujet : voyou, droguée. Ma propre famille même n'a pas apprécié le choix. En fait, les débuts sont toujours difficiles et je n'ai pas échappé à la règle.

Art. : Quels sont les thématiques que vous abordez dans vos chansons?


Nourat :Je parle tout d'abord de Dieu, je le loue, je le remercie parce que  c'est lui le père et la mère de l'orphelin. Je chante aussi l'amour, les enfants délaissés. Aujourd'hui, c'est un phénomène qui prend de plus en plus de l'ampleur;  il est même devenu une mode. Enfin, en tant qu'orpheline, je chante les enfants orphelins.

 

Art. : Quels instruments de musique utilisez-vous dans vos compositions ?


Nourat :J'utilise la guitare dans presque toutes mes chansons, la calebasse, le" bendré", le "Chèma" (instruments traditionnels). J'ai aussi associé deux sons traditionnels pour honorer mes parents qui en faisaient.

Art. : Ces derniers temps où tout semble difficile, comment vous vous en sortez ?


Actuellement, face à la piraterie, les k7 ne s'achètent plus, donc on vit des spectacles, des concerts, et du soutien de bonnes volontés. Je veux surtout parler de mon manager et de ma marraine, Madame DAGANO que je remercie au passage. Quand l'occasion se présente, je fais des traductions.

Art. : Pensez-vous que les managers jouent pleinement leur rôle?


Je trouve souvent que nos managers ont peur de toucher à l'international. Il y a quelque qui me chiffonne et je suis un peu perplexe: C'est l'immobilisme de nos managers. je ne sais pas si c'est par manque de confiance aux artistes ou quoi, mais Ils sont pour la plus part cloîtrés au Burkina et ils attendent tout tranquillement.... Il est me réjouissant tout de même de constater que certains clips burkinabés passent  actuellement sur des chaînes internationales comme TRACE TV; c'est déjà un grand pas.

 

Art. : Est-il facile pour une femme d'entreprendre dans un domaine comme celui de la musique?


Nourat : Ce n'est pas facile. Les gens ne font plus la limite entre le métier d'artiste et la débauche. Une artiste n'est pas  une personne légère. En ce qui me concerne, j'essaie d'être gentille avec tous mais je ne me laisse pas faire !
L'autre difficulté, c'est lorsque les gens passent par-dessus le manager pour me contacter.  Ce sont des cas assez fréquents. Si tu acceptes prester, tu cours le risque de te faire tripoter pour juste un 50 000 frs. Même si on t'ajoute en bonus 100 000 frs, je dis que ce n'est pas sérieux et ce n'est même pas respectueux car tôt ou tard, le manageur sera au parfum de la supercherie.
Je crois que chaque artiste féminin doit rentrer dans la musique par amour, par passion, par plaisir. Je trouve qu'on doit prendre la musique au sérieux. On ne rentre pas dans la musique parce qu’on échoué presque partout ; souvent, j'ai l'impression que c'est ça. La musique est un boulot et très jaloux. Donc,  chaque artiste féminin doit pouvoir à travers la musique, défendre la cause de la femme et contribuer à rayonner la culture burkinabé. Je sais que chaque métier a son risque et il faut savoir le gérer. Le harcèlement existe dans tous les métiers; ce n'est pas seulement dans la musique. Quand on aime la facilité, on est            aussi vulnérable et exposée à toutes les tentations. On peut te tendre un million et facilement, tu « ouvres » et dès que tu ouvres, il n’est même plus certain que tu auras le montant promis; donc, prudence !

Art. : De plus en plus, les opérateurs culturels privilégient le live au détriment du play-back. Quel est votre avis?


Nourat : C’est juste ! Mon dernier concert dédicace par exemple était du live. Mais le play-back excuse-moi du terme est  ridicule. Quand un artiste joue en play-back, il ne fait rien d'autres que de mimer. Or, tout le monde peut s'exercer à mimer un son même s'il ne t'appartient pas. Je crois qu'il est temps vraiment de promouvoir le live.

Que dire avant de terminer cet entretien ?


Je compte à la fin de cette saison pluvieuse, faire une tournée nationale et je terminerai par 3 concerts en live dans les villes de Ouagadougou, Bobo et Koudougou. Voilà le programme pour l'instant.  Avant de terminer, j'aimerai dire beaucoup de courage aux artistes. Il faut que l’opinion publique sache que l'artiste  n’est pas celui qui a échoué partout et qui se cherche. L'artiste, c'est un créateur.  Je remercie le Ministère de la culture pour tous les efforts qu’il fait à l’endroit des artistes ; Je remercie également Artiste BF.

 

Source: Artistes.BF



17/09/2013
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