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SOS: Les pas de danse de nos terroirs

Le Voundara, le Trémou-trémou, le San-guêbê et j’en oublie. C’est entre autres, les pas de danse qui font trémousser la jeunesse burkinabè. Ces danses qui sont une invention d’une jeunesse d’un pays voisin, s’imposent souvent à de vieilles personnes. Du coup, les pas de danse de nos terroirs qui sont non seulement une expression de nos us et coutumes, mais aussi celle de notre identité, sont presqu’inexistants pour notre jeunesse. Toutes les ethnies du Burkina sont victimes de cette invasion des pas de danse étrangère. Ainsi, le Yalza en pays bobo, le Gnégné des femmes en pays bwa, la danse du konon ou du komon en pays sénoufo, le Liwaka ou le Warba en pays mossi… sont en train de prendre le coup, si ce n’est la disparition totale dans certains cas.

 

 

Ces pas de danse qui s’apprenaient au clair de lune dans nos villages, servaient non seulement de moments de fraternité, mais aussi de sauvegarde culturelle. Que dire des danses d’initiation, dont les pas sont exécutés en fonction du rang communautaire de l’initié ou du non-initié ? La joie et la tristesse dans nos différentes communautés sont exprimées par des pas de danse qui sont très expressifs. Ce riche patrimoine culturel est en train de disparaître progressivement au profit de danses à sens inconnu. Les promoteurs culturels qui devraient songer à ce pan de notre patrimoine culturel, sont plus préoccupés par la distraction et les retombées économiques de leurs manifestations.

 

Ainsi, le volet ballet des différentes organisations culturelles sont une série de danses importées, pour ne pas dire du n’importe quoi. Une compétition de danse purement locale, fera plus du bien au monde culturel. Apprendre des éléments de la culture d’autrui, ne devrait pas nous amener à l’abandon de la nôtre. La Semaine nationale de la culture (SNC), initiée par les hautes autorités de ce pays, joue un rôle de sauvegarde de notre culture dans son ensemble. Cependant, ayons le courage de le dire, la culture n’est pas rendue dans son authenticité à cette occasion.

 

L’aspect de la compétition entre les communautés, entraîne une modification de la réalité apprise auprès des ancêtres. Ainsi, si ce n’est au niveau de la danse elle-même, c’est l’accoutrement qui porte une modification. Le souci de paraître et la volonté de vaincre guident tout le monde. Alors qu’en réalité, les pas, l’accoutrement et autres éléments culturels expriment toujours quelque chose. Alors, quand on met des ambassadeurs d’une culture donnée sous l’appréciation d’un jury concocté sur la base de leur savoir livresque, il y a de forte chance que l’objectif visé soit raté. Il nous faut donc revoir certaines méthodes de travail pour le bonheur de notre culture commune. Pour la semaine prochaine, nous parlerons de la communauté de l’autorité parentale autrefois.

 

Souro Dao

Source: L’Express du Faso



19/09/2012
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