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2 Mondes dans un monde: Gabriel raconte son séjour au Burkina

Une histoire cas même émouvante. deux monde différent dans une seul monde. Gabriel fait le parallèle entre sa ville Natale le Canada et son expérience vécu au Burkina faso...

 

Ce matin, je n'avais plus de café pour mon petit rituel quotidien. Alors, j'ai attendu que la pluie cesse un peu (il pleut constamment en août), j'ai mis mon manteau (parce qu'il fait froid), et je suis parti à pied vers la petite boutique non-loin de chez... un genre de petit dépanneur qui vent toutes sortes de choses trop chères et de l'essence... comme une station Petro-Canada ou bien Shell (d'ailleurs, ça existe des stations Shell ici.)

 

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Il y a tout le tour ma maison, une bonne vingtaine d'enfants qui, j'imagine, doivent tous loger dans les maisons du quartier. Je ne sais pas qui sont leurs parents, mais je commence à les connaitre tous de par leurs prénoms. Mais, ce qui m'a frappé ce matin, c'est qu'ils ne crient plus Toubabou! Toubabou! quand je passe dans la rue, ils crient Gabriel! Gabriel!

Je trouve ça incroyable qu'après (presque) huit mois de vie ici, ces enfants sont toujours aussi heureux de me tendre la main quand je passe dans la rue. Ce qui est encore plus remarquable, c'est que ça me fait toujours aussi plaisir de le faire. Même que, maintenant, on se connait un peu mieux, alors on peut jaser un peu. Je suis devenu vraiment trop attaché à mes petits voisins.

Tout ça m'amène à réfléchir sur la vie que l'on mène au Canada... du moins, que moi je menais à Montréal. J'ai vécu deux ans dans le quartier Griffintown sans jamais dire bonjour à mes voisins. Pourtant, on se voyait, mais c'était comme si on n'existait pas ou comme si on ne se voyait pas. En tout, à Montréal, j'ai eu 11 appartements au fils des années. La seule fois où j'ai vraiment connu mes voisins, c'était mon premier appartement sur la rue Edouard-Montpetit à Côte-des-neiges, et ce, c'était parce qu'on avait un propriétaire ridicule et qui fallait se tenir pour faire bouger les choses.

Hier soir, je parlais avec Nathalie, et on discutait justement de la différence dans la mentalité des gens. Par exemple, ici, je ne me sens jamais mal pris. Je ne me soucis vraiment de rien, parce que je sais, que même si je me retrouve dans un coin de la ville que je ne connais pas, sans moyen de transport, il y aura toujours un étranger prêt à me donner des directions ou encore, me prendre sur sa moto pour venir me déposer où je veux. Et même si on lui offre de l'argent pour payer son essence, il va refuser, c'est un plaisir pour lui de m'aider. Vous imaginez voir un inconnu marcher sur la rue, et vous arrêter pour lui offrir, non seulement un lift, mais d'aller le déposer où il veut, même si c'est un détour de 30 minutes? Peut-être que dans les petits villages ruraux du Canada on le ferait, mais Bobo-Dioulasso, c'est une ville d'un demi million d'habitants. Et je suis pas mal certain que même à Ouagadougou, où il y a 1,5 millions d'habitants, c'est le même scénario.

Ici dans la rue, les gens se disent bonjour. Ils se parlent, ils parlent de tout et de rien. À Montréal, si quelqu'un me disait bonjour pendant que j'attendais l'autobus, ou que je me promenais dans la rue, ça me rendait mal à l'aise. Une amie à moi m'avait mis au défi de dire bonjour au gens qui attendaient l'autobus lors de mes déplacements. Et en effet, ça rendait les gens souvent, très mal à l'aise.

Pendant deux ans, quand je travaillais au West-Island avant d'acheter ma voiture, je prenais l'autobus 217 tous les matins à 8h15 à la gare de train de banlieue de Beaconsfield. De mon arrêt d'autobus, je voyais, tous les matins, mes collègues de travail passer devant moi dans leurs voitures. Des gens qui étaient sur mon équipe de travail, que je côtoyais tous les jours. Même quand il faisait -25, ils passaient, en faisant semblant de ne pas me voir grelotter au froid, parce que l'autobus était en retard depuis 20 minutes.

Une seule personne, parmis la douzaine de collègues que je voyais défiler devant mois arrêtait pour m'offrir un lift jusqu'au travail, un immigrant de l'Amérique du sud.

 

Source : séjour au Burkina



24/09/2014

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