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ORPAILLAGE AU BURKINA : Vers une banalisation de la mort

 

Le 16 juillet dernier, à Guitorga (Gnagna), la recherche effrénée et aveugle de l’or a encore fait des victimes. Les éboulements auxquels les Burkinabè sont devenus coutumiers, ont encore fait parlé d’eux. Comme les années passées, la saison pluvieuse risque de sonner le début de la saison des morts brutales dans les mines artisanales. Cela vient porter une fois de plus un coup à l’autorité de l’Etat. L’interdiction des activités d’orpaillage lors de cette saison dangereuse semble être un fantôme d’épouvantail qui n’effraie plus outre mesure les orpailleurs, qui se livrent tranquillement à la ruée vers l’or. C’est à se demander parfois ce que font les forces de l’ordre, ces gendarmes et autres vigiles déployés sur les sites afin de dissuader ces hommes de se lancer dans les bras d’une mort certaine.

 

 

Une interrogation qui apporte de l’eau au moulin de ceux qui pensent que certains agents se laissent corrompre ou concluent des marchés avec les orpailleurs, quitte à laisser ces derniers entrer dans les entrailles du sol moyennant un "petit quelque chose" sur ce qu’ils y trouveront. Ou alors, c’est que les orpailleurs sont parfois si menaçants et nombreux que peut-être les forces de l’ordre préfèrent mettre en ordre leur tactique de "repli" plutôt que de chercher à empêcher tout orpaillage. Mais la dernière responsabilité, et la plus grande, revient au gouvernement.

 

Il ne suffit pas de prendre des décisions. Il faut suivre leur application pour qu’elles soient efficaces. Il ne faut pas non plus attendre que les drames surviennent avant de chercher à trouver des solutions à leurs causes. Avec des pluies qui ressemblent de plus en plus à des déluges au Faso, les mines deviennent des tombes qui peuvent se refermer à tout moment sur tous ceux qui s’y aventureraient. Il ne faut surtout pas compter sur le bon sens, la prise de conscience ou la responsabilisation des orpailleurs.

 

Comme dirait un Moaga, ils ont déjà vendu "leur nez", leur vie, à la mort. Ce ne sont donc pas les grimaces de cette dernière qui les empêcheront de s’engouffrer dans les galeries. Si on y ajoute les mythes et croyances selon lesquels tout cadavre ne fait "qu’appeler" ou augmenter la quantité d’or, la chasse périlleuse au métal jaune est encore loin de prendre fin. Et à ce rythme, on vogue tristement vers une banalisation de la mort, une destination où mourir dans un site aurifère est aussi banal que de voir le soleil se lever à l’Est.

 

Cette chasse artisanale à l’or doit donc être vite encadrée car elle risque de créer des bouleversements plus catastrophiques. L’utilisation de produits nocifs comme le cyanure ou le mercure par des personnes qui ne s’y connaissent pas a des effets désastreux sur la nature, les hommes et les animaux. Le plus grand danger serait que ces produits polluent nos cours d’eau. Les conséquences seraient alors terribles. Vite donc des mesures pour que ce qui devait être une bénédiction pour notre pays ne devienne pas une malédiction !

 

 

Sidzabda

Source: Le Pays



19/07/2011

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