L'histoire du Buffle traqué: COMMUNE DE TOUGOURI
Tougouri, une localité située à environ 80 Km de Kaya sur l’axe Kaya –Dori et chef-lieu de la commune rurale dont il porte le nom, relève de la province du Sanmatenga. Le Samedi 8 septembre et le dimanche 9 septembre ont été des dates qui marqueront à jamais certaines familles de cette localité. Des souvenirs, somme toute, amers, attristants et regrettables. Et ce sont notamment les villages de Toyordin et de Towassé de la commune qui sont concernés par cette douleur. Un buffle, blessé par balles, dit-on, de passage, s’est attaqué, a blessé et tué des personnes. De souvenirs des habitants de cette localité, jamais un animal sauvage n’a fait un tel désastre. Pour eux, cet état de fait est tout simplement inexplicable.
Selon certaines sources, l’animal aurait été blessé par un chasseur. Ayant résisté aux coups de fusils du chasseur, le buffle errait et était devenu furieux et très dangereux, comme c’est le cas, pour toute bête blessée. Arrivé donc dans le village de Toyordin le samedi 8 septembre 2012, l’animal enragé a attaqué tout sur son passage, a agressé quatre personnes. Une femme d’environ 50 ans, attaquée par l’animal, a perdu la vie sur le champ.
Alerté, le directeur régional de l’Environnement et du Développement durable du Centre-nord, Mohamed Ag-Litni, accompagné des éléments de la police nationale et de la gendarmerie nationale et d’un habile chasseur, effectue le déplacement, à la recherche de l’animal qui troublait la quiétude des citoyens. Arrivée à Tougouri, un autre problème se pose pour l’équipe. En effet, la zone où le buffle sème la panique et la désolation est inaccessible à véhicule. Il a fallu que des habitants les prennent à motocyclettes pour que l’équipe de sauvetage puisse avoir accès à ladite zone où l’animal régnait en maître absolue.
Arrivé dans la zone à risque, après plusieurs heures de recherche avec une grande attention, Mohamed Ag-Litni et son équipe repèrent l’animal.
Mais quelle conduite à tenir ? “Pour des raisons sécuritaires, il nous était impossible de tirer puisque la population, environ une cinquantaine de personnes, était autour du lieu de refuge de l’animal“, a justifié le directeur régional de l’Environnement et du Développement durable du Centre-nord. Pendant que des concertations sont en train d’être menées pour arrêter la bête en colère, un chasseur, flatté par sa réputation en habilité, tire sur l’animal et le rate. La bête trouve une autre occasion et disparait. Il fallait de nouveau la repérer. Et l’équipe de Mohamed Ag-Litni se met à la trousse du jeune buffle, plus que jamais colérique. Impuissante d’arrêter l’animal au regard des circonstances défavorables, l’équipe de sauvetage, qui n’arrivait plus à le localiser, s’est retirée pour l’ultime solution : « tirer le buffle à vue ». Cet ordre est donné à qui peut l’exécuter.
Alors, le dimanche 9 septembre, très tôt le matin, les chausseurs s’organisent et partent à la chasse au buffle cruel. Et c’est finalement dans le village de Towassé que l’animal sera repéré et abattu. Mais avant, le buffle dans ses randonnées, a agressé une jeune femme qui est décédée quelques heures après son admission au Centre de santé et de promotion sociale de la commune rurale.
D’où est venu cet animal ?
Tougouri est une commune frontalière à la commune rurale de Mani dans la province de la Gnagnan. Selon certaines sources, le buffle qui s’est retrouvé entre Mani et Tougouri viendrait des forêts de la région de l’Est d’où, il a été blessé probablement par un chasseur. Selon les hypothèses du spécialiste de l’Environnement, Mohamed Ag-Litni, les buffles sont des animaux sauvages qui vivent en groupe et ne sont généralement pas agressifs, sauf s’ils se sentent en insécurité. “Les impacts de balles retrouvés sur le jeune buffle prouvent que l’animal a été attaqué. C’est ce qui fait qu’il est devenu furieux et agressif“, a expliqué le spécialiste
Par Wind-Yida Emmanuel SAWADOGO
Source: Le Quotidien
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