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Adjaratou Sanou alias « Adji », artiste musicienne burkinabé : « J’ai rencontré Black So Man à cause de mon amour pour la musique »




Passionnée de musique depuis l’enfance, elle s’est donnée les moyens pour devenir artiste. Confirmée, elle défend la cause des orphelins, des enfants vulnérables, mais aussi des jeunes filles en difficultés. Elle fut la compagne de feu Black So Man. Cette jeune dame optimiste et courageuse est bien Adjaratou Sanou alias Adji. Trente-deux ans, elle est mère d’un enfant.


« Beaucoup de gens pensent que c’est parce que Black So Man chantait que j’ai voulu moi aussi chanter. J’ai rencontré Black So Man à cause de ma passion pour la musique. Toussy est un témoin vivant ». C’est par cette mise au point que Adji a débuté l’entretien. Petite, elle aimait chanter et danser. Elle était présente à pratiquement toutes les activités socioculturelles organisées dans la ville de Bobo-Dioulasso. Elle va devoir abandonner ses études pour s’occuper de son enfant. « Je suis tombée enceinte à l’âge de 17 ans pendant que je préparais mon BEPC », confie-t-elle. Elle compte d’ailleurs reprendre les études les jours à venir. A ceux qui pensent qu’elle a débuté sa carrière musicale avec les titres revus de son « feu compagnon », Adjaratou répond qu’elle a débuté sa carrière musicale avec ses propres morceaux. « J’ai participé à un concours de musique avec l’un de mes morceaux et j’ai été retenue.


Nous étions 12 femmes et nous avons pu sortir un album titré Burkina Mousso, produit par Seydoni production ». Elle a, selon elle, repris les titres de son ex-compagnon pour que ses fans ne l’oublient pas. « Il fut le papa de mes deux enfants (un garçon et une fille), mais la fille ne vit plus. Ignorer son mérite serait une ingratitude », soutient la chanteuse.


Difficultés

Adji avoue qu’elle rencontre d’énormes difficultés qu’elle essaie toujours de surmonter. De son avis, quand on choisit un métier, quelles que soient les difficultés il faut aller jusqu’au bout. Les femmes publiques trainent toujours des rumeurs. Au niveau relationnel, ce n’est pas toujours évident de tomber sur la personne qui fait dos à ces bruits. Mère, elle déplore ne pas être fréquemment disponible pour son enfant.


Projets

Pour cette jeune femme bobo, il n’y a pas de mauvaise voix. Il suffit de la poser dans un contexte. C’est ce qu’elle fait pour mieux exploiter la sienne. L’ex-compagne de Black So Man a beaucoup de projets qu’elle souhaite réaliser. Présidente fondatrice de l’Association « Sourire espoir », elle veut travailler pour les orphelins, les enfants en difficultés et les jeunes filles. Surtout les filles mères pour en avoir fait l’expérience. « J’ai eu mon enfant à 17 ans et il a fallu un soutien considérable pour surmonter les entraves », confie-t-elle. Pour cela, elle aide Amnesty International dans la sensibilisation des jeunes filles. Ambassadrice du Réseau Ouest-africain pour l’atteinte des Objectifs du millénaire, Adjaratou garde un bon souvenir de son concert au Mali en juin dernier où tout le public est resté débout pendant sa prestation. Elle mijote actuellement une tournée africaine au Niger, en Côte d’Ivoire et européenne précisément en Italie et en Allemagne. Une grande satisfaction parce que dit-elle, « un travail a été fait et il y a une évolution ».


Se souvenir toujours de Black So Man

Adji confie qu’elle a été touchée par la perte de sa fille et cinq mois après par celle de son compagnon. Elle reprend les titres de celui-ci pour se souvenir, mais aussi pour que les gens qui l’on aimé ne l’oublient pas. « Quand un artiste meurt, il faut en permanence reprendre ses titres. La preuve Nick Dombi, Jeanne Bicaba sont en passe d’être oubliés par les Burkinabé. Qu’ils soient bien ou mal interprétés, il faut les reprendre », indique la chanteuse. En dehors de la musique, Adji est propriétaire d’une boutique de parfumerie. Elle dit marcher avec l’espoir et le courage. La facilité, ce n’est pas son affaire.


« Cela fait 9 ans que j’ai commencé ma carrière avec Tall Mountaga, et voici le résultat aujourd’hui », a-t-elle souligné. De son avis la femme, c’est celle qui est propre et qui sait aussi recevoir. Son homme idéal serait celui qui respecte et qui sait donner l’amour à la femme.


Bassératou KINDO

L’Express du Faso



26/05/2011
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