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Yagma 2014 : Le Burkina fête son nouveau cardinal

Le sanctuaire Notre Dame de Yagma une fois encore a accueilli son pèlerinage annuel. Mais l’évènement le plus attendu était bien évidemment la venue de Monseigneur Ouedraogo, fraîchement créé cardinal à Rome. Par sa bonté et son humilité, il a permis aux burkinabè venus par milliers des quatre coins du pays de communier ensemble, dans la paix et l’amour du prochain. Récit de ce dimanche pas comme les autres.

 

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Ce dimanche 2 mars fera décidément date dans l’histoire de l’Église du Burkina Faso. Des dizaines de milliers de fidèles catholiques, protestants, musulmans, adeptes de la religions traditionnelle venus de tout le pays ont convergé comme un seul homme vers le sanctuaire Notre Dame de Yagma où certains avaient déjà passé la nuit dans la fraternité et la ferveur. Que dire de cette foule, si ce n’est qu’elle incarnait parfaitement les qualités qu’on prête généralement aux burkinabè c’est-à-dire le calme, l’humilité, la piété et la tolérance. Ce pays d’Afrique de l’Ouest peut en effet se targuer d’abriter l’une des populations les plus pacifiques qui soit.

Cette foule massive et solidaire s’étaient donc donné rendez-vous comme chaque année à Yagma, l’un des lieux les plus importants de l’Église du Burkina que le Pape Jean Paul II a lui-même foulé de ses bienheureux pieds en 1990. Dédié à la très Sainte Vierge, le site de Yagma accueillait cette fois-ci, non pas le successeur de Saint Pierre mais l’un de ses plus hauts dignitaires, à savoir Monseigneur Philippe Ouedraogo, créé Cardinal par le pape François le 22 février dernier. Cet enfant du Sanmatenga qui a de ses propres mots « appris à être évêque à Ouahigouya » avant de rejoindre la capitale représente désormais le Burkina dans toute sa diversité auprès de Rome et du monde entier.

 

Humilité et gratitude

Monseigneur Philippe Cardinal Ouedraogo – car c’est ainsi qu’il faut l’appeler désormais – a littéralement irradié de bonté toute l’assistance venue des quatre coins du pays pour l’accueillir chaleureusement. Accompagné par des évêques du Burkina, du Niger et du Mali ainsi que par des représentants du corps diplomatique – dont le nonce apostolique à Ouagadougou - et des hommes politiques tels l’ancien Président et nouveau « médiateur », Jean-Baptise Ouedraodo, le Président de l’Assemblée nationale, Apollinaire Ouattara ainsi que le Premier ministre Luc-Adolphe Tiao. Ce dernier a d’ailleurs prononcé un discours plein de gratitude et d’humilité au sujet de l’élévation de Monseigneur Philippe au rang de cardinal. « S’il est vrai que tout élévation relève de la volonté divine, nous sommes convaincus qu’elle est également due à vos qualités d’homme », a t-il déclaré sous des applaudissements mérités. Venu, au nom du Président du Faso, transmettre ses salutations au cardinal, Luc-Adolphe Tiao a fait mieux que ça en abdiquant le discours politique habituel au profit d’une sincérité non feinte qu’on aimerait retrouver plus souvent chez nos gouvernants.

 

« Prions pour la paix au Burkina Faso et en Afrique »

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À la suite des différentes interventions, Msgr Philippe cardinal Ouedraogo a célébré l’office du 8e dimanche du Temps ordinaire au cours duquel l’évangile de Mathieu répondait particulièrement bien à ses propos contre la corruption à tous les niveaux. « Nul ne peut servir deux maîtres à la fois […] vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent », explique le Christ à ses disciples. Un enseignement perpétué par le Pape François qui semble avoir très justement fait de l’opposition au capitalisme libéral un des principaux engagements de son pontificat. Invitant les Burkinabè à « bannir la corruption et l’injustice », le cardinal Ouedraogo marche donc dans les pas de l’évêque de Rome. Par ailleurs, il a, au cours de cette messe d’action de grâce, invité la population a prier pour la paix au Burkina et en Afrique ainsi qu’à plus de tolérance religieuse. Un discours parfaitement ancré dans l’actualité du continent qui voit trop souvent Chrétiens et Musulmans se déchirer comme c’est malheureusement le cas en République Centrafricaine, par exemple. Au Burkina, en tout cas, beaucoup de Musulmans et croyants d’autres confessions ont suivi avec intérêt l’élévation du cardinal Ouedraogo ; chacun s’accorde à dire que c’est « un très bon signe ».

 

Pierre Mareczko

Source: lefaso.net



04/03/2014

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