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Jean Bernard SAMBOUE : Hommage à un artiste disparu

Le 26 mars 1998, nous quittait cet artiste à l’inspiration féconde. A l’occasion de ce triste anniversaire, quelques lignes pour rendre un hommage mérité à l’homme de culture.

 

« Aurore, je rêve de toi, si tu m’aimais le monde me sourirait, si tu veux, si tu veux ma chérie, je suis prêt à tout tenter. Vois-tu ma chérie, le destin nous sépare. Pour réussir, luttons à deux, mon amour, mon cœur t’appelle ».

 

Voici les notes musicales empreintes d’une grande sensibilité, vers lesquelles nous portent nos souvenirs à l’évocation du nom : Jean Bernard Samboué. L’homme fut un artiste au talent pluriel : écrivain talentueux, humoriste doué, grande vedette de la chanson moderne, virtuose de la guitare et du tiahoun, enseignant doté d’une rare force de communication,…

 

Jean Bernard Samboué est né vers 1949 à Dankari, village situé dans la région de Houndé. Il fréquente d’abord l’école primaire publique de Dédougou puis celle de Houndé d’où il sort en 1961 nanti du certificat d’Etude Primaire (CEP). Il s’inscrit alors en 1962 au CEG de Bobo-Dioulasso qui l’accueille dans la série des maths et des sciences.

 

En juillet 1971, Jean Bernard Samboué accède au grade de bachelier série D. La même année, il s’inscrit au Centre d’Enseignement supérieur – actuelle université de Ouagadougou – et obtient brillamment en 1973 le DEUG II en sciences naturelles. Cette année, il quitte l’université pour se mettre au service de l’Etat voltaïque qui était confronté à un sérieux problème d’enseignant des sciences naturelles. Il partageait son savoir et ses expériences successivement avec les jeunes élèves du Lycée Mixte de Gounghin, du collège Oubri, du CEG de Kombissiri, du Lycée Vénégré, du collège notre Dame de Kologh Naaba…

 

Pendant qu’il exerçait sa fonction d’enseignant dans les lycées et collèges, Jean Bernard Samboué décrocha sa licence en candidat libre. Il fut en outre le président fondateur de l’Association Voltaïque des Vedettes de la chanson moderne.

 

Créée en 1974, cette association regroupait tous les jeunes qui animaient la vie culturelle voltaïque de l’époque. Ce sont les luttes de cette association qui ont fondé l’embryon de ce qui est devenu aujourd’hui le Bureau Burkinabé des Droits d’Auteurs (BBDA).

 

Jean Bernard Samboué se passionnait pour la lecture (tous les genres littéraires). Il adorait les animaux et semblait amoureux de la verdure. Il entretenait des fleurs auxquelles il accordait un soin jugé parfois exagéré par ses proches. Jean Bernard Samboué a, durant sa vie, développé un grand amour pour la musique et sa langue maternelle. Ses communications en famille se faisaient exclusivement dans cette langue. Son amour pour la lecture, son attachement à sa culture, à son peuple, son fort désir de laisser un témoignage sur le vécu de son peuple sont de toute évidence les facteurs qui ont fourni à Jean Bernard Samboué la force et la détermination de prendre la plume au soir de sa vie. Le résultat est fascinant : HALOMBO – chronique romancée au pays Bwamu ; un très beau roman rédigé sur un lit d’hôpital.

 

En effet, en 1997, pendant que la nature se parait de sa robe verte, comme pour lui plaire, Jean Bernard Samboué était admis à la PISAM à Abidjan. Durant plusieurs mois, le diabète l’a cloué au lit. Il a profité de quelques moments volés à la souffrance de la maladie pour placer le meilleur de lui-même dans cette œuvre romanesque. Le 26 mars 1998 Jean Bernard Samboué s’est éteint, et avec lui, l’artiste au talent pluriel.

 

Ceux qui l’on connu et fréquenté, retiennent de lui l’image d’un homme porté sur les relations humaines, qui faisait spontanément siens les bonheurs et les malheurs de son entourage. Ils retiennent de lui l’image d’un homme animé d’une jovialité contagieuse. Il était sensible, affectueux, attentionné et très attaché à ses valeurs traditionnelles. Oger Kaboré, à qui il était lié par une amitié indéfectible depuis 1971 et ce jusqu’à sa mort, dresse dans la préface de Halambo l’image d’un homme « très pénétré des réalités de son milieu natal et pétri dans la sève de sa culture ancestrale ».

 

Mamadou DEMBELE
Collaborateur

Source: Lefaso



26/03/2013
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