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Bonsa: « Je ne fais pas de la musique pour me faire des millions»

A l'état civil, il s'appelle Amidou Bonsa. Au-delà de la simple corde d'artiste musicien, Bonsa, que les Burkinabè appelaient affectueusement le Cisco du Burkina au temps du groupe « Les Négramers », a fait évoluer son art. Il est passé à acteur et actuellement, il est comédien dans une pièce théâtrale. Preuve que l'art est un domaine transversal. Il revient sur sa carrière et son nouvel album sorti courant mai 2014.
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Le Burkina t'a connu dans le groupe les Négramers ; qu'est-ce qui a provoqué votre séparation ?

C'est une question de personnalité, de décision et de projection sur l'avenir qui a guidé chacun à prendre sa voie. Quand on a commencé, on avait l'envie de faire la musique, mais rien ne prouvait qu'on devrait faire cette musique jusqu'à la fin de notre vie. Mon coéquipier fait autre chose aujourd'hui, mais toujours dans le domaine de l'art.

Mon coéquipier et moi, nous ne nous sommes jamais disputés. Tout allait bien et jusqu'à demain, tout va bien entre nous. Ne soyez pas étonnés que nous sortions un album ensemble dans quelques années, parce qu'il n'y a jamais eu un problème de dislocation entre nous.



Bonsa a viré du rap au tradi-moderne ; qu'est-ce qui explique cela ?

Quand tu as véritablement de l'amour pour la musique, il grandit tout le temps. Quand tu exerces aussi, tu te découvres de mieux en mieux. Quand on a sorti notre premier album (du groupe Négramers, ndlr), un nom m'a été attribué : l'artiste burkinabè. Quand j'y ai réfléchi, ça veut dire qu'on me colle tout un drapeau sur le front. Pour défendre cela, j'ai repensé à ce que je fais et je me suis rendu compte que je chantais dans une langue burkinabè, mais le fond de ma musique était occidentale.

C'est alors que j'ai fait un retour à mes sources. Je suis reparti au village de 2004 à 2008 pour apprendre cet instrument de musique traditionnelle qu'on appelle le ''Koanni''. Quand je suis revenu, j'ai proposé quelque chose que le public a adopté. Nous avons un répertoire traditionnel très riche.

Il me fallait valoriser cette richesse. J'ai donc voulu introduire la musique traditionnelle dans le monde moderne pour que la jeunesse qui ne la connait pas puisse la danser même dans les boîtes de nuit.



Et comment va ta carrière dans ce registre par rapport au Rap ? Est-ce plus lucratif ?

L'album avec les Négramers a eu un succès national, mais pas international. Mais avec l'album que j'ai sorti en solo, j'ai pu découvrir que le Burkinabè aime d'abord sa musique traditionnelle. J'ai osé le faire et les gens m'ont reçu. C'est le premier cadeau que j'ai eu. Deuxièmement, certes, c'est une musique à la base traditionnelle, mais elle est aussi beaucoup aimée à l'extérieur. Depuis 2009, j'ai fait des tournées et je n'ai pas encore fini d'en faire.

Il n'y a pas une seule année où je ne prends pas l'avion pour un concert à l'extérieur. Donc, je ne peux pas dire que ce n'est pas un succès pour moi. Et grâce à cette musique traditionnelle, beaucoup me font appel aussi pour d'autres projets.

Pour revenir à l'aspect lucratif, je dirais que je ne fais pas de la musique pour me faire des millions. Si ce que je fais en génère, tant mieux. J'ai abandonné beaucoup de boulots pour faire ma musique. Ce n'est pas le gombo qui intéresse forcément tout le monde dans l'art.



Tu as un nouvel album sur le marché. Est-ce toujours dans le même registre ?

L'album s'appelle ''Boedoma'' qui veut dire ''Qu'est-ce que tu en sais ?''. Pour dire que la fin appartient à Dieu. Nul ne maitrise demain, hormis Dieu. L'album est composé de douze titres et c'est toujours dans le tradi-moderne, une musique de fusion. J'ai beaucoup collaboré avec des musiciens de valeur qui adorent leur travail.

Dans l'album, j'ai travaillé avec six bassistes différents. J'ai beaucoup mis du temps pour faire cet album. Il est sur le marché depuis le 10 mai 2014.



As-tu collaboré avec d'autres musiciens dans ton album ?

Il y a eu des featurings mais pas du côté des chanteurs. C'est plutôt en ce qui concerne les instruments musicaux. Chose qui se fait rarement au Burkina, j'ai invité un guitariste qui s'appelle Job Zida, j'ai entonné une chanson et je lui ai dit de me trouver la mélodie. La chanson se trouve dans l'album.

De musicien à acteur et actuellement comédien dans une pièce théâtrale, ça fait plusieurs camps...

Je n'ai pas changé de camp. Ce sont des actions complémentaires. C'est pour cela que j'ai fait aussi le cinéma et maintenant le théâtre. C'est une belle expérience pour moi parce que je ne savais pas que j'avais un talent caché. Je ne savais pas que je pouvais devenir un acteur de théâtre.

Je pouvais penser à tout sauf à cela, mais le metteur en scène a pu me transformer et je l'ai assumé avec un grand plaisir. Je pense que je ne pourrais plus quitter le monde du théâtre.



Etre acteur, musicien et comédien, est-ce facile à gérer ?

Avant, je ne pouvais pas gérer. Mais aujourd'hui, j'arrive à m'adapter. C'est un monde de discipline. Il faut être discipliné et par la suite, ça va finir par te forger. Pour d'abord être fier de soi-même, il faut d'abord exécuter normalement tous tes contrats. Quand tu prends un engagement, il faut tout faire pour le respecter.

C'est difficile, mais quand il y a l'amour, tu ne le sens pas.

Source: Avec 226Infos



17/09/2014
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