Depuis plus d’une décennie, le Burkina Faso ne veut plus se contenter de la seule campagne agricole de la période pluvieuse. Il s’efforce à mettre en valeur les productions de saison sèche afin de combler les déficits notamment céréaliers.
Les résultats probants auxquels ces nouvelles orientations de l’agriculture sont parvenues convainquent l’Etat à afficher davantage ses ambitions dans cette option en la plaçant au cœur de la réflexion de la quarante neuvième fête nationale : « Intensification des productions agricoles de saison sèche ».
L’affirmation du renforcement des cultures de contre-saison a été confiée à une zone pionnière du pays : la région du Nord. Du samedi 05 au vendredi 11 décembre 2009, Ouahigouya, son chef-lieu arbore les couleurs de la Nation pour imprimer cette dynamique de la production agricole à l’ensemble des autres localités.
Cette démarche nationale rejoint les objectifs de la campagne nationale agricole de saison sèche 2009-2010 lancée le 30 octobre dernier dans la région des Cascades portant sur « La contribution de l’irrigation à la sécurisation alimentaire et nutritionnelle dans un contexte de crise ». Le gouvernement s’engage à réaliser 4 barrages et 390 puits maraîchers, à aménager 5 500 ha de terres irriguées, à apporter 500 tonnes de semences améliorées et 4000 tonnes d’engrais.
Ce sont 40 000 t de céréales, 3 000 t de niébé, 91 000 t de tubercules, 635 000 t de produits maraîchers et 87 000 t de fruits qui sont attendues de cette campagne de contre-saison. L’année dernière, elle a occupé 40 000 producteurs dans la région du Nord sur 3 300 ha de périmètres emblavées pour un rendement de 20 000 t de tomates, 32 500t d’oignon, 8 500 t de choux et de pomme de terre chacun. « Le gouvernement a été motivé par le choix de ce thème en raison des potentialités dont regorge la région du Nord. Il s’agit de sa créativité, de ses initiatives en matière de culture de saison sèche en général et de maraîchage en particulier.
C’est dont une reconnaissance par l’Etat de tous les efforts consentis par les Organisations non gouvernementales (ONG), les différents acteurs de la société, l’ensemble des filles et fils de la région pour dominer les contraintes de la nature car comme d’autres zones du pays, cette partie n’est favorisée ni par la pluviométrie ni par la végétation.
Donc ce thème permet d’attirer l’attention de toutes les populations du pays et du monde entier sur les prouesses réalisées en vue de les encourager, de les stimuler, de les diversifier et partager ces potentialités avec les autres producteurs », a soutenu Pingdwendé Clément Sawadogo, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, président du Comité national d’organisation du 11-Décembre.
Il n’y a pas un lieu qui sied mieux à la commémoration d’une fête nationale qu’une place de la Nation. Situé en plein centre-ville du chef-lieu de la région du Nord, Ouahigouya, c’est cet endroit qui a servi, samedi 5 décembre 2009 aux environs de 10 heures de rampe de lancement aux manifestations marquant la célébration de la fête nationale 2009 du Burkina Faso.
La place de la Nation a été le point de convergence des populations des quatre provinces de cette partie (Loroum, Passoré, Yatenga, Zondoma) et de plusieurs délégations venues des quatre coins du pays. Moments de fête, instants d’introspection. La ville de Ouahigouya accueille plus de quatre cents producteurs issus de toutes les Chambres régionales d’agriculture (CRA) pour se pencher sur le thème de la commémoration à travers un forum sur les cultures maraîchères.
Il s’agit non seulement de trouver les moyens pour accroître le niveau de technicité de la maîtrise de l’eau et des méthodologies de production mais aussi de réfléchir à l’épineuse question de la conservation et de la transformation de ces denrées hautement périssables. L’initiative du gouvernement de célébrer de façon tournante la fête nationale répond à un souci de s’appuyer sur les potentialités propres aux régions du pays pour créer des pôles économiques régionaux.
Le maire, Abdoulaye Sougouri, se réjouit du choix d’un tel sujet dont le traitement avec tous les acteurs aide à la recherche de solutions aux préoccupations de la paysannerie notamment les acteurs produisant des spéculations périssables. Pour s’être lancée tôt dans les productions agricoles de saison sèche, la région du Nord s’est taillée une certaine renommée aux plans national et international avec sa tomate, sa pomme de terre, ses légumes.
« En dépit de la crise économique internationale et du sinistre du 1er septembre, le gouvernement a tenu son pari d’organiser cette fête nationale à Ouahigouya afin de permettre aux producteurs de la région du Nord et d’autres horizons du pays de mieux appréhender l’importance d’un tel évènement dans la vie d’une nation et leur partition dans le développement du pays », a indiqué la gouverneure, Viviane Yolande Compaoré.
Les habitants de sa circonscription administrative ont massivement adhéré à l’organisation. Avec sa diaspora installée en Côte d’Ivoire particulièrement, ils ont mis la main à la pâte en construisant sur fonds propres la « Cité des Forces vives » composée d’une centaine de villas de type F4 entièrement équipées et destinées à accueillir les hôtes.
Tout en saluant cet élan de patriotisme, le ministre Pingdwendé Clément Sawadodogo a rappelé les péripéties de l’accession de leur pays à l’indépendance dont la place et le rôle dans le concert des nations requièrent de l’engagement, du dévouement, de la contribution de ses filles et fils.
